J’aimerais partager avec vous une photo des montagnes du Pays Basque français. Elle a été prise en juin 2022, lors d’un voyage dans le Sud-Ouest de la France. Je ne sais pas trop pourquoi, mais lorsque le thème du mois, les courbes, a été dévoilé, une image des montagnes basques m’est immédiatement venue à l’esprit. Il existe certainement d’autres endroits avec les mêmes caractéristiques, mais je ne les ai jamais visités.
Ici, je suis monté très tôt au refuge d’Orisson depuis Saint-Jean-Pied-de-Port, où je logeais, car alors que je prenais mon café en terrasse vers 5h du matin, j’ai constaté que le brouillard s’installait sur Saint-Jean. Le soleil se levant vers 6h30, il fallait que je me dépêche. Je m’étais retrouvé dans la même situation la veille, avec encore moins de temps à ma disposition, et il fallait trouver un endroit suffisamment élevé pour espérer capturer une inversion et surtout à moins de 30 minutes en voiture. Mon choix s’est porté sur le refuge d’Orisson, à 780 m d’altitude, à seulement 15 minutes de mon hébergement.
J’avais vu sur Google Maps qu’il y avait un parking, ce qui est assez rare sur ces petites routes de montagne, même s’il s’est avéré impossible de se garer sur le parking. Il était vide, mais le propriétaire du refuge m’a ordonné de partir en me disant qu’il était réservé aux clients. Je lui ai donc proposé d’acheter quelque chose à manger ou à boire, mais il a refusé. Bref, le stationnement n’était pas envisageable, j’ai donc dû trouver une place sur le bord de la route pour me garer. C’est là que je me suis rendu le lendemain et d’où j’ai pris cette photo, environ 1/4 d’heure avant le lever du soleil.
Cette photo est en fait un panorama composé de 11 clichés verticaux en 100 mm. A quoi bon se compliquer la vie alors qu’un seul cliché en 35 mm ou 50 mm aurait sans doute suffi ? La résolution, bien sûr ! Le niveau de détail est impressionnant, surtout si vous souhaitez imprimer en grand format (ce qui est le principal avantage), surtout si, comme moi, vous êtes friand de formats panoramiques.
L’inconvénient de cette technique est la mise à niveau car, même si la plupart des logiciels de traitement d’image gèrent assez bien les problèmes de parallaxe, il faut tout de même s’assurer que son trépied est de niveau. Quand on n’a pas de pied de mise à niveau sur son trépied, il faut le faire en ajustant les pieds du trépied tout en gardant un œil sur le niveau à bulle du trépied. Cela peut prendre un certain temps, surtout dans la quasi-obscurité de l’aube, comme dans mon cas avec les yeux du quinquagénaire. Une fois que l’on s’est assuré que son trépied est de niveau, il faut aussi tenir compte du vent car on photographie à 100 mm. Le moindre coup de vent peut ruiner sa série de photos, il faut donc adapter sa vitesse en conséquence, ce qui implique probablement d’augmenter ses ISO.
Il faut vérifier ses images après chaque série et faire une ou deux séries supplémentaires, au cas où. Il n’y avait pratiquement pas de vent ce matin-là, j’ai donc pu réduire l’exposition à une seconde à 100 ISO.
J’ai opté pour le noir et blanc car, à cette heure-là, les couleurs manquaient de punch et avaient une dominante bleutée. De plus, cela me permettait de me concentrer davantage sur les contrastes et les textures en post-traitement.